article #2 — les colliers 💿+💡+✂️=😍

A la suite de l’expérience du vinyle transformé en “corbeille à fruits” une autre idée a germé en moi.

Du son dans ton collier

J’avais récupéré une pile de 45 tours (les petits !) abandonnés. Je les avais regardé dans les trous pendant un certain temps avec cette question en tête : mais que vais-je bien pouvoir faire de vous ? j’ai rallumé mon four et me saisissant d’une paire de ciseaux acérée, les premiers prototypes de colliers en vinyl se dessinaient !

J’ai même ouvert une boutique Etsy, fais des photos et rédigé des fiches produits ! Je les portais pour aller au travail et très souvent les gens étaient interloqués par ce bijou étonnant, ce qui menait à de grandes discussions. Bien entendu il y avait des pour et des contre, découper des disques vinyles était assez clivant. Les réactions étaient très tranchées : où les gens adoraient, ou bien ils détestaient. Mais qui sont ils ?

LES “POUR” :

Les minimalistes, les écolos, les nostalgiques & les amateurs d’art original : Généralement quand un objet n’a plus d’utilité, ou nous encombre, on a une tendance naturelle à s’en débarrasser : c’est la méthode #MarieKondo. Par contre, s’il on peut créer un objet utile ou agréable esthétiquement, alors on le réinvente et il retrouve sa place auprès de nous sous une nouvelle forme, c’est de l’upcycling ingénieux, zéro déchet et durable (argument marketing).

Si en plus l’objet comporte une dimension d’authenticité et de douce nostalgie, il nous ramène à notre propre madeleine de Proust. Par exemple notre enfance près de la platine, le crépitement du diamant sur ces grosses galettes, les souvenirs d’avoir usé jusqu’au dernier microsillon l’album Dangerous de Michael Jackson en 1992 (émotion). D’un autre côté je me suis rendue compte que (presque) n’importe quelle matière pouvait devenir une matière première pour un usage artistique. Le disque vinyle devenant un support de création pour des tableaux, des collages, des bijoux…(argument esthétique).

Avec ces différents arguments on comprend facilement l’affection apportée à cet objet qui ne fait plus vraiment partie du quotidien, que l’on utilise plus, ou seulement à de très rares occasions. On ne souhaite pas son départ total, on est content de le croiser de temps en temps, comme un vieil ami. Voila pourquoi son usage détourné sous une autre forme est si bien accueilli : il fait plaisir à voir, il nous renvoie à une partie de nous, il peut être un moment refuge. Pourtant, il n’est pas si loin, on observe un phénomène qui prend de l’ampleur : son retour s’opère depuis quelques années.

LES “CONTRE” :

Moins nombreux mais avec des réactions émotionnelles fortes, à la vue de ce demi vinyle autour de mon cou, déclamant souvent un “Moi les vinyles, je les écoute !” puristes du disque vinyle, n’imaginant un autre usage que l’originel, voyant plus le sacrifice de la musique que sa transformation. C’est vrai que je n’ai sûrement pas été assez soigneuses avec eux, mais s’en servir pour un autre usage n’est pas s’en défaire émotionnellement, bien au contraire :)

Parmi ces deux camps qui s’opposent, je comprends tous les arguments et je souhaite les prendre en compte. Aucun disque vinyle en bon état de fonctionnement n’est torturé, aucun disque en mauvais état n’est saccagé, ils sont tous autant qu’ils sont traités avec douceur et respect. Même quand il vont au four…Promis !

• - — — — — — — EDIT du 22/11/2019 — — — — -— —
  

Depuis la rédaction de cet article, ma reflexion a progressé. Je veux partager avec vous ce cheminement.

Le renouveau

Quand j’ai commencé à créer des bijoux en disques vinyles, je voulais à tout prix garder l’essence même du vinyle, ses microsillons, sa brillance, sa rondeur. C’est pourquoi les premières formes étaient invariablement des 45 tours découpés en deux pour conserver cet arrondi, cet éclat. Parfois je les ornais de partitions de piano pour y ajouter encore plus de musicalité. Le résultat était visuellement percutant : Le vinyle était encore présent ! reconnaissable d’un seul coup d’oeil.

Ce bijou était musical par essence. Je n’aurai pas souhaité le dénaturer, et pourtant, je me sentais limitée.

Seulement cette forme n’était pas déclinable à l’infini et l’envie de l’exploiter autrement pour obtenir des formes différentes me brûlait. Mon amour pour les formes géométriques : les triangles, les losanges et les autres !▼△▼… m’emmena sur un sentier qui ferait hurler plus d’un puriste du vinyle… Il fallait couper dans le vif ! ✂️ 😨

Faire taire le vinyle pour aller plus haut ?! 🔝⚡️🔇? Aller plus LOIN 🎢

Allez venez avec moi !

C’est ce que je vous raconte dans un prochain article !

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Mes autres articles :

Pourquoi j’ai mis mon vinyle préféré au four 🔥 article #1 — La corbeille

Le vinyle est mort. Vive le vinyle ! 👑 🔊article #3 — la “Vinyle Machine” 🔥